02/05/2009

Premier mai … ce qui te plait


Ce matin je me suis levée tôt pour aller jouer la supportrice de l’équipe des bleus. C’est la première fois que je me livre à ce genre d’activité un premier mai.

D’habitude, je profite de ce jour férié pour faire une grasse matinée, avant d’aller défiler avec mes potes sous la banderole de la CGT. C’est l’occasion de retrouver l’équipe de chez Windor, chez qui j’ai tafé dans les années quatre vingt dix et ceux de chez Armitour, d’où j’ai été lourdée en 2005. Faut dire qu’on avait joué gros dans cette putain de boîte à la con. Quand on avait débrayé pour une affaire de prime, avec Lulu on avait entraîné les copains dans le bureau du patron, histoire de lui dire comment on voyait les choses, nous les travailleurs. Là, ça y allait pour virer les dossiers par la fenêtre. Lulu en tant que délégué il était protégé, mais Doudou et moi on a été virés illico presto, sans indemnités, ni préavis. Même aux prud’hommes, ils ont pas réussi à nous rattraper le coup. Après ça, dur, dur de se recaser ! Surtout qu’OS, c’est pas une qualification recherchée par les temps qui courent.

De chômage en stage de réinsertion et de fin de droit en RMI, j’ai bien cru que j’étais complètement hors jeu. Heureusement qu’il y avait les manifs avec les camarades, tous ensemble, poing levé, quand on chantait l’Internationale en espérant le matin du grand soir, moi ça me donnait la chair de poule.

Vous dire comment ça se fait qu’aujourd’hui je me retrouve là, à gueuler « aller les bleus » au bord de ce putain de terrain de foot à la con ? Vous allez pas me croire ! Je vous le donne en mille ! A-mou-reu-se. Hé oui ! vous m’avez bien entendue, je suis amoureuse.

Vous voyez là bas, l’ailier droit avec ses mollets de coq, c’est lui ! Je l’ai rencontré chez Bardou ou j’ai été embauchée en novembre. Chez Bardou, y a pas de syndicat, fini la lutte ! On est repassé aux quarante heures pour éviter la délocalisation. On est devenu flexibles et les gars font du foot en corpo pour défendre les couleurs de la boîte.

Il est beau mon Totor, c’est mon amoureux. Quand il chante la Marseillaise, le menton vers le ciel et les bras le long du corps, moi ça me redonne la chair de poule.

Aujourd’hui il joue contre ceux de chez Armitour, ceux qui sont pas à la manif !