31/01/2010

Ça se fait pas de dire des choses pareilles !


Moi avec Félix, ça fait juste deux semaines qu’on l’a trouvé et maintenant on nous dit qu’il n’existe pas. Tout ça parce que les jumelles testées en Angleterre auraient dû le trouver de façon identique, vu qu’elles possèdent les mêmes gènes. D’abord, on ne sait même pas si elles l’ont cherché et moi je dis que si elles avaient connu un gars comme Félix, c’est sûr qu’elles l’auraient trouvé. Alors, ça se fait pas de dire des choses pareilles !


Félix c’est mon mec, on se connaît depuis décembre. On s'est rencontré au café des artistes de la rue Didot. Ce gars là, t’y crois pas ! J’te jure, il a une énergie à enflammer la banquise ! Quand on se met au lit tous les deux, c’est pas pour piquer un roupillon, ça non ! On a autre chose à faire. Son truc à lui, c’est d’allumer le point G. Et je peux t’assurer qu’il s’en est occupé du mien. On l’a cherché et on l’a trouvé !


D’abord on a été voir sur Internet, après on n’avait plus qu’à suivre les explications. On a exploré avec le doigt à l’avant du vagin, un endroit où la paroi fait comme une éponge. Félix a mis son index en virgule et il me l’a enfoncé tout doucement. Pour que ça soit encore meilleur, il a mis du lubrifiant et là, hum !


Au début ça me faisait juste des chatouilles, mais Félix est patient ! Alors il a continué en me disant des petits mots pour m’exciter. Quand je dis des petits mots, c’est façon de dire, parce que les mots de Félix, c’est plutôt des gros. Mais ça je le garde pour moi.


C’est arrivé le 8 janvier, il a mis son doigt, j’ai mis le mien, il a remis le sien. On a bougé en maintenant la pression. Après il a mis son pénis, il l’a fait tourner, il l’a fait glisser, il l’a refait tourner. Puis on s’est arrêté, on a remis du lubrifiant, il a dit les mots, on a remis les doigts ou son pénis, ou le tout, je ne sais plus.


C’est parti d’un coup, un truc de ouf ! Rien à voir avec des étincelles de clitoris, non ! Un vrai incendie, un truc d’enfer ! Tu crois que ça s’éteint et tout à coup ça repart. Il est dans toi, tu le sens jouir, tu te dis c’est chouette ce qui lui arrive et là juste en même temps ça t’arrive à toi aussi. Ça passe de l’un à l’autre, ça va, ça vient, ça s’en va et ça revient. Ça pourrait ne jamais s’arrêter, bon dieu que c’est bon ! Et puis ça s’arrête parce qu’on est quand même pas des géants.


Ça fait deux semaines qu’avec Félix on s’éclate toutes les nuits autour de mon poing G. Ça fait deux semaines, que tous les matins je prends métro au radar pour aller au taf et ce matin, encore à moitié endormis, mes yeux tombent sur la une du journal, entre les mains du passager assis en face de moi : « En fait, le point G n’existe pas ».


http://www.20minutes.fr/article/373312/Sante-En-fait-le-point-G-n-existerait-pas.php

30/01/2010

Bruits de bottes


J’attends derrière ma porte.

J’entends qu’ils se rapprochent.

Passeront-ils sans s’arrêter ?

Ils ne sont pas encore passés.

Ils se rapprochent, ils ralentissent.

Ils se sont arrêtés.

Non ils repartent ! Ils reviennent !

Et ils s’arrêtent encore !


Puis les coups frappés à la porte.

Non, ce n’est pas la mienne !

Pas cette fois, pas encore.


Et pour ne pas entendre, je me réfugie au fond de mon lit.

Loin sous les couvertures, l’oreiller sur la tête.

Les doigts dans les oreilles, je n’entends plus.

Je n’entends plus que les battements de mon coeur.

Il bat, il bat très fort, mais il bat.


Combien de temps battra-t-il encore, lorsque les pas se seront arrêtés devant ma porte ?

Lorsque les coups m’auront frappée ?

Une autre fois, la prochaine, la suivante ou jamais.

Je sais pas, je ne sais pas encore, je ne sais plus pourquoi.


Qu’est-ce qui me vaudrait que les pas s’arrêtent devant ma porte ?

Qu’est-ce qui me vaudrait que les coups pleuvent sur moi ?

Qu’ai-je fait ?

Que n’ai-je pas fait ?

Ou qu’aurais-je du faire ?

Je ne sais pas.


Personne ne le sait.

Personne ne le saura, même pas celui qui frappera.

Surtout pas lui !

Mais il frappera, car il vaut mieux être celui qui donne les coups, que celui qui les reçoit.


Je retire les doigts de mes oreilles, je sors de ma tanière.

Je me redresse, je n’entends plus rien.

Tout est calme.

Les battements de mon cœur se sont ralentis.

On tire une chasse d’eau, un chat miaule, un bruit de casserole.

L’immeuble reprend peu à peu le cours de sa vie.


Que s’est-il passé ?

Je n’ai rien entendu.