27/11/2010

Victor, son oncle et le petit oiseau.


Quand Victor est arrivé, ses parents avaient déjà quatre filles, c’est dire s’ils ont été heureux de le voir pointer le bout de son nez. Et quand je dis le bout de son nez, je devrais plutôt dire le bout de son sexe. Il fallait voir la fierté de la maman, quand devant la famille et les amis réunis, elle s’appliquait sans pudeur à la toilette de son fils. On l’avait connue plus discrète, quand elle s’était occupée de ses filles ; mais ce petit oiseau là, comme elle l’appelait, rendait enfin honneur au papa. C’est ainsi que Victor avait grandi, avec la conscience de l’importance de son sexe.

A 10 ans, quand il est entré chez les poussins, il a soudain découvert dans le vestiaire du stade, que son petit oiseau était d’une espèce chétive. Et c’est pour lui redonner confiance, que l’oncle Robert est devenu son entraîneur au jeu de celui qui pisse le plus loin. Le soir venu, ils descendaient tous les deux sur la voie désaffectée de la petite ceinture, par un passage secret à partir de la rue Didot. Quand il revenait de ces entraînements, Victor était prêt pour la compétition. De tous ses copains, il était devenu le plus fort, du coup personne n’osait plus se moquer de l’oiseau. Après les poussins, il est passé chez les benjamins, puis les minimes et sa carrière de footballeurs s’est arrêtée là, mettant fin également aux exhibitions de vestiaires et aux compétitions de celui qui…

A 15 ans, quand Victor a commencé à s’intéresser plus sérieusement aux filles, celles-ci étaient au courant de sa particularité, déjà informées par les copains, ceux là même qui étaient toujours perdants au jeu de celui qui… Le jour où Sophie, la plus hardie des filles, est venue lui proposer un rendez-vous au fond du parc, il a tout de suite senti qu’il se tramait quelque chose. Cependant, l’oncle Robert qui avait une solution pour tous les problèmes, avait prévu la parade. Victor est allé au rendez-vous, et quand Sophie est venue se frotter contre lui, il était près ; il lui a roulé une pelle et peloté les nibards, comme quelqu’un qui s’y connaît. Puis, comme l’avait prévu l’oncle, Sophie est allée vérifier entre ses jambes ; mais là, c’est elle qui a été surprise de sentir sous la braguette, une forme bien plus importante que celle qu’elle attendait. Les trucs de l’oncle Robert avaient marché ! Décontenancée, Sophie s’est sauvée sans en demander plus. A partir de ce jour, les filles ont regardé Victor autrement, et les garçons l’on laissé tranquille.

A 18 ans Victor a connu Mélanie. Mélanie, qui était toute petite, avait très peur de tout ce qui était gros, alors vous imaginez la suite ! Après il connut Cerise, qui n’aimait rien tant que la vitalité ; la taille, à ce qu’elle prétendait, ne faisant rien à l’affaire. Ensuite il connut Rachida, mais revint à Cerise.

Puis Victor a eu des neveux, qui avaient les mêmes gènes que lui. Alors, à l’âge où ils ont commencé à fréquenter les vestiaires du stade, il est redescendu avec eux, sur la voie encore désaffectée de la petite ceinture, par le passage secret de la rue Didot ; et à l’âge où ils se sont intéressés aux filles, il leur a transmis tous les trucs de l’oncle Robert, auxquels il a rajouté les siens.

Epilogue : Il faut toujours avoir un oncle Robert, un oncle Victor, ou n’importe quel oncle, pourvu qu’il connaisse, le jeu de celui qui…, et tous les trucs qui sauvent.


07/11/2010

La tanguera peut-elle inviter le tanguéro ?


A priori, rien n’empêche la danseuse de tango, d’inviter un partenaire de danse, à venir dîner chez elle demain soir. Non, rien ne l’empêche ! Tout comme rien ne l’empêche, d’en inviter un autre, à se serrer pour lui laisser une place assise autour de la piste, afin d’attendre confortablement, qu’il vienne l’inviter à danser. De même que cette tanguéra, lorsqu’elle sera restée depuis plus d’une heure assise confortablement au bord de la piste, rien de l’empêchera d’inviter son voisin, à soulever la fesse, qu’il vient malencontreusement d’asseoir, sur un pan de sa jupe.

Une tanguéra a tout à fait le droit de, s’ébouriffer les cheveux, ou se redessiner les lèvres, afin d’inviter le danseur de tango à la regarder. Elle peut aussi, d’un sourire ou d’un léger clignement d’oeil, inviter le tanguéro, dont-elle vient de croiser le regard, à lui répondre. Elle peut encore se positionner dans une posture invitante sur le bord de la piste. Ou passer et repasser devant le tangéro, afin d’inviter ses jambes à se dégourdir. Elle peut même inviter son voisin, celui là même qui tout à l’heure avait posé sa fesse sur le pan de sa jupe, elle peut disais-je, l’inviter à échanger quelques mots concernant la régularité avec laquelle il fréquente ce lieu. Et s’il a de la conversation, plus tard elle l’invitera, à l’écouter évoquer son niveau de danse, son nombre d’années de pratique régulière, ainsi que le nom de ses prestigieux professeurs.

Ainsi donc la tanguéra peut très bien inviter le tanguéro, (silence), à profiter de son éventail, à admirer ses escarpins, à évaluer les couples de danseurs, qui évoluent sur la piste. Oui, ça aussi elle y a droit !

Par contre ce qu’elle ne peut pas, mais là je ne vous apprends rien, elle ne peut pas inviter un tanguéro à danser un tango, pas plus qu’elle ne peut l’inviter à danser une valse ou une milonga ! En revanche, s’il est de Landerneau, elle peut l’inviter à danser une gavotte !


Pour en savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=JHoJlGSCu_Y&feature=related