21/06/2010

Autant pour lui, au temps pour elle.


La journée commençait bien, Paul était plongé dans un rêve érotique matinal, avec Stéphanie de la dircom, celle qui fait fantasmer tous les gars du bureau, cette grande blonde athlétique avec ses longues jambes qui n’en finissent pas de s’échapper sous sa mini jupe. Tandis qu’elle lui glougloutait le poireau, lui lubrifiait le piston et lui scalpait le mohican de sa bouche pulpeuse, à l’autre bout Sophie lui roulait une large pelle et de sa langue fine et vigoureuse, elle tricotait avec la sienne, pour lui astiquer le palais et lui dégourdir les papilles. C’est à ce moment là que dans la rue, l’avertisseur de recul de la laveuse de trottoirs s’est mis en route, laissant notre Paul sur green, comme une balle de golf qui aurait fini sa course juste au bord de son trou.


Quand la laveuse de trottoirs est repartie en avant, pour disparaître dans la rue Didot, Paul a essayé de se rendormir avec la ferme intention de retrouver son rêve. Mais c’était trop tard, il était bel et bien réveillé ! Alors tout émoustillé, il s’est retourné vers Sophie qui dormait profondément près de lui. Il a commencé doucement à promener ses mains sur les seins et le ventre de sa compagne, qui s’est mise à ronronner sans vouloir se réveiller complètement. Puis il s’est lentement glissé sous les draps, pour aller lui faire un kiss-minou, avant de lui sucer la friandise et de lui chatouiller le bijou. Sophie ronronnait toujours en frétillant du popotin.


Et puis n’y tenant plus, à l’heure où les boulangers sortent les derniers bâtards, lui il a enfourné sa baguette. C’était plus que chaud, c’était brûlant. C’était comme s’il avait mis son petit diable dans l’enfer et il n’avait pu se retenir bien longtemps, laissant Sophie sur le bord de la route.

- Autant pour moi, s’excusa-t-il tout de suite.

- Au temps pour toi ? tiens donc ! s’étonna-t-elle, et bien voyons cela !

Sophie dirigeait déjà sa main vers le sexe de Paul, afin d’en vérifier la vigueur et constater que celui-ci était de devenu comme un petit oiseau tombé de son nid.

- Mais enfin, qu’est que tu veux Sophie ? Je reconnais que je suis allé trop vite et je m’en suis excusé, autant pour moi !

- Oui mais au temps pour toi, ajouta-t-elle d’un air ironique, cela signifie que tu prétends recommencer !


Et là voilà partie dans la signification étymologique de cette expression. La seule, la vrai, celle donnée par l’académie française ! Celle qui tire son origine du langage militaire « au temps » utilisée pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début. Puis cette formule aurait glissé vers le sens figuré actuel : ainsi prononce-t-on cette locution pour admettre une erreur, en signifiant que l’on va reconsidérer la question. Tandis que le « autant pour moi », la forme elliptique de « c’est autant d’erreur que l’on peut mettre à mon actif » ne se justifie en rien du point de vue de l’académie. Une autre théorie postule que la graphie « au temps pour moi » serait en réalité une forme pédantesque de « autant pour moi » tandis que celle des origines militaires de l’expression ne serait qu’une légende…


Paul n’écoutait plus, il n’aimait pas quand Sophie se mettait à jouer la maîtresse d’école. Et maintenant, autant pour elle que pour lui, il serait bien retourné, sans tracasseries étymologiques, lui titiller le boulingrin et lui bouloter le mille feuilles. Mais tant qu’elle était occupée à l’étage supérieur à se masturber l’intellect, ce n’était pas la peine de tenter une descente à la cave.