25/11/2008

Une crise peut en cacher une autre


Je dormais déjà quand Roméo est entré dans la chambre et je ne l’ai pas entendu se déshabiller. Mais lorsqu’il s’est glissé dans le lit avec précautions, son odeur et la chaleur qu’il dégageait m’ont réveillée. Espérant ses caresses, je suis venue me blottir contre lui, c’est alors qu’il s’est retourné brusquement me laissant seule avec mon désir. Après quelques hésitations à penser qu’il ne s’agissait là que d’un jeu propre à aiguiser mon appétit, je suis revenue me blottir dans son dos.
- Demain je dois être très tôt à la banque, je crois qu’il est temps de dormir maintenant, me dit-il en me repoussant
- Mais demain c’est samedi ! Allez viens, j’ai envie de te remettre l’indice à la hausse.
- Tu dois être consciente que nous traversons une grave crise, il n’y a pas de samedi qui tienne, aujourd’hui le CAC 40 a chuté de quinze points.
- J’ai l’impression qu’il n’y a pas que lui.

Heureusement, pendant le week-end le président a dégainé le discours qui sauve et le lundi les cotations sont remontées de cinq points. Ce soir là, seule dans mon lit j’ai guetté le retour de mon trader d’époux en spéculant sur son indice d’action à remplir ses obligations en matière conjugale. J’étais en train d’élaborer un plan « polissonne », lorsque j’ai entendu tourner sa clé dans la serrure. A peine m’avait-il rejointe dans le lit que j’étais déjà sur lui pour constater qu’il avait regagné de l’intérêt pour moi. Cinq minutes c’était peu mais c’était déjà ça.

Le lendemain les valeurs sont restées stables, Roméo aussi. Hélas ! Le mercredi ce fut à nouveau l’effondrement dans les bourses et Roméo qui avait lui aussi la cote en baisse n’a pas réussi à me donner le change.

Ce soir en cherchant le sommeil, je me demande s’il ne serait pas temps pour moi d’aller placer mon petit capital ailleurs, car en ce moment le Roméo est vraiment trop fluctuant.

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