18/12/2008

Bérénice et les Municipales


Acte III - scène I


Bérénice regarde la télé, allongée de coté sur le canapé. Elle est vêtue d’une longue tunique blanche dont l’échancrure du décolleté a glissé laissant voir son épaule nue. Titus entre, revenant de la cuisine une cannette de bière à la main. L’air soucieux, il s’assoit et observe sa compagne qui, nonchalamment allongée à la romaine, ressemble à un personnage tout droit sorti d’un péplum. Se sentant observée Bérénice lève les yeux et remarque l’inquiétude de Titus.


Bérénice -

Qu’est-ce donc que ce trouble dans lequel je te vois

Et quel est ce souci qui te met en émoi ?

Que puis-je dire ou faire qui pourrait adoucir

Ce qui là te tourmente et te fait tant souffrir ?


Titus -

Du vote municipal, j’attends le résultat

Et ce soir l’un de nous, satisfait ne sera

Sans suivre mes conseils, tu as choisi la gauche

Cette bande d’incapables, cette équipe de fantoches.


Bérénice -

Tes idées et les miennes peuvent bien diverger

Mais tu n’as pas le droit d’ainsi les insulter

Fantoche ne convient pas pour l’équipe sortante.

Son bilan était bon, elle était méritante.


Titus -

En effet dans Paris, on ne peut circuler.

Même les voies sur berges, ils veulent nous les spolier.

Paris ville lumière a perdu tout son charme

Depuis que ces bobos y font tout ce vacarme.


Bérénice -

Mon Titus bien-aimé, arrête ton moteur.

Renonce à ta voiture, si tu veux être à l’heure

Loue toi donc un vélib, fais quelques pas à pieds.

Tu respireras mieux, tu seras moins stressé.


Titus -

Laisse là ces bêtises, j’ai d’autres ambitions,

Je vais me présenter aux prochaines élections.

J’ai besoin d’une compagne sérieuse à mes cotés

Et pas d’une écolo en train de pédaler.


Bérénice -

Voyons enfin Titus comment me parle tu ?

Il a toujours été entre nous convenu

Que nous sommes tous deux, libres de faire nos choix

Notre amour doit rester au dessus de cela.


Titus -

Je t’aime c’est entendu, mais je suis raisonnable,

Te quitter est pour moi chose insupportable.

Et je vais te laisser à tes idéalistes,

Puisque tu ne veux pas être plus réaliste.


Bérénice -

Et bien vas-t’en Titus, sauver le CAC quarante

Vas t’en parlementer cette cause importante,

Moi je préfère la vie, pour sauver la planète.

Je vais continuer ma route en bicyclette.


Mars 2008




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