A tous les valentins et toutes les valentines, qui au cours des sixties, flirtaient sur « A Whiter Shade of Pale » des Procol Harum, dans les surprises-parties des salles paroissiales. A cette époque là, on pleurait avec Jacky Kennedy qui venait de perdre son John. Sartre et De Beauvoir respectaient leur pacte d’amour nécessaire mais non contingent. Au Golf-Drouot, Johnny s’enflammait pour Sylvie et dans les salles obscures, le bel Omar Sharif en docteur Jivago, se damnait pour les yeux de Julie Christie en Larra. Jean Ferrat nous disait que le bonheur existe, en chantant « Que serais-je sans toi ». Et moi, j’attendais mon heur en écoutant Françoise Hardy répéter « Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans les rues deux par deux… »
A tous les valentins et toutes les valentines des seventies, qui s’embrassaient sur Imagine de Lennon, en allumant leur briquet. C’était le temps où Gainsbourg et Birkin se faisaient provocants, tandis que Sautet nous racontait les couples, en unissant la grande Schneider tantôt à Piccoli, tantôt avec Montand. C’était l’époque de Maritie et Gilbert Carpentier. Woddy Allen était avec Diane Keaton, Shella avec Ringo, tandis que Christophe attendait chaque soir la fille de la mairie, pour lui dire « les mots bleus ». Le beau Ryan O’Neal nous racontait sa tragique « Love Story » et la salle sortait ses mouchoirs. Moi, en attendant mon heur, j’allais seule par les rues, l’âme en peine, car personne ne m’aimait…
A tous les valentins et toutes les valentines des années quatre vingt, qui avec Téléphone ont rêvé d’un autre monde, en gesticulant dans les boums. On se rencontrait encore par les petites annonces du samedi sur libé. En ce temps là, Woddy Allen faisait jouer Mia Farrow, Michel Berger faisait chanter France Gall, René Aubry faisait danser Carolyn Carlson et J.R. faisait pleurer Sue Ellen, tandis que François Mitterand cachait Anne Pingeot. Et « Trois nuits par semaine » bon dieu que Rebecca était belle ! sa peau contre la peau d’Indochine. Robert Redford n’avait encore rien perdu de son charme, quand dans Out of Africa, il lavait les cheveux de Meryl Streep, au beau milieu de la savane kenyane. Moi, j’attendais encore mon heur et mes jours comme mes nuits étaient en tous points pareils, sans joie et pleins d’ennui …
A tous les valentins et toutes les valentines des années quatre vingt dix, qui dans les boites s’éclataient au milieu des décibels sur U2. Nous apprenions enfin que les hommes venaient de Vénus et les femmes de Mars. Les rencontres de faisaient sur minitel. Woddy Allen préférait la fille à sa mère et Céline Dion faisait un bébé à son René. Bill Cliton se révélait sur la jupe de sa stagiaire et Vanessa Paradis rencontrait Johnny Deep. Par delà l’Atlantique, Francis Cabrel renvoyait l’écho à Richard Desjardins, en déclarant après lui « Quand j’aime une fois j’aime pour toujours ». Pendant quatre jours Clint Eastwood et Meryl Streep s’aimèrent sur la route de Madison. Moi, j’en étais toujours à attendre mon heur, me répétant inlassablement « Oh ! quand donc pour moi brillera le soleil ? »
A tous les valentins et toutes les valentines des années deux milles, qui ensemble entrent en transe sur les rythmes technos. Du minitel on est passé à l’internet et au Speed Dating. Je ne sais pas où en est Woddy Allen, mais Bill Clinton a retrouvé Hillary, Charles a épousé Camilla et Vanessa Paradis est toujours avec Johnny Deep. A l’heure de l’email, du chat et du SMS, Renan Luce tombe amoureux d’une lettre. Patrick Chesnais qui croyait dur comme fer « je ne suis pas là pour être aimé », a découvert le contraire en dansant le tango avec Anne Consigny.
Et moi, j’ai trouvé mon heur, car je chante maintenant ce refrain avec Grégoire « Toi, plus moi, plus tous ceux qui le veulent. Plus lui, plus elle et tous ceux qui sont seuls. Allez, venez et entrez dans la danse. Allez ! venez, c'est notre jour de chance. A deux, à mille, ensemble on est capable, tout est possible tout est réalisable … »
http://www.youtube.com/watch?v=W5J8wzpTzrk
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