Pour Lisa, l’amour au quotidien, c’était devenu un devoir et la tyrannie de l’orgasme. Peu à peu, elle avait réussi à espacer les séances. De tous les soirs au début, ils étaient passés à un sur deux, puis deux par semaine. Après la naissance des enfants, c’était juste pendant le week-end. Ensuite il y eu les soirées entre amis où elle buvait trop, ce qui lui donnait des migraines. Ils sortaient beaucoup, travaillaient encore plus et avec les enfants qui grandissaient, faire l’amour c’était devenu trop d’énergie.
Ils dormaient toujours l’un contre l’autre, se caressaient tendrement, échangeaient quelques baisés sur les lèvres. Quand je les voyais, marchant par les rues main dans la main, je trouvais qu’ils formaient un beau couple. Ils avaient des effleurements laissant voir une complicité, qui me donnaient des envies.
Passé la quarantaine, il y eu des bouleversements, dont je vous épargnerai les détails, et chacun était parti de son coté. J’ai continué à voir Lisa, on s’est fait de supers soirées entre copines. Nous nous passions des hommes, d’ailleurs il n’y en avait plus. Les meilleurs étaient déjà pris, et les autres n’étaient pas assez courageux.
Après Lisa s’est lâchée. La première fois c’était dans le métro, ils étaient tous les deux accrochés à la même barre métallique, leurs mains se frôlaient, leurs regards se sont croisés. Et soudain tout est revenu ! La vibration dans le bas du ventre, l’émotion, le désir, … C’était incroyable ! Comment avait-elle pu oublier cela ?
La deuxième fois, c’était au cours de la réunion du CCE. Le hasard avait voulu qu’elle se soit malencontreusement retrouvée assise près du délégué de Sud. Bien qu’étant restée à distance, elle avait rapidement senti que cette proximité provoquait entre eux quelque chose d’indéfinissable. Puis elle avait reconnu la vibration dans le bas du ventre, l’émotion, le désir, …
La troisième fois c’était pendant son contrôle fiscal. Devant lui, elle avait étalé ses bulletins de salaires, ses relevés de comptes, ses pensions alimentaires et dans le tas elle cherchait le justificatif de ses cotisations syndicales, qui devait lui ouvrir droit à déduction. Elle était énervée, il l’avait aidé et c’est là que leurs mains se sont rencontrées. Vous devinez la suite : la vibration, l’émotion, le désir, …
Je n’ai pas besoin de vous expliquer que ces hommes là étaient tous « déjà en mains », comme dit ma copine Annie. Peu importe, maintenant Lisa va bien. Elle se donne à eux quand le désir est là et elle prend le plaisir qu’ils lui offrent. Si vous lui parlez de fidélité, elle vous répondra qu’elle l’est. Ce qu’elle donne vient d’elle et ce qu’elle reçoit, elle ne le prend à personne.
Lisa va bien, même s’il lui arrive encore d’espérer...
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